Art et cosmétique ?

Détail, installation. Exposition éphémère Cosmydor x Grems. Paris, février 2020.

Détail, installation. Exposition éphémère Cosmydor x Grems. Paris, février 2020.

On peut s’interroger sur les liens qui unissent l’Art et la cosmétique, que l’on imagine comme des univers diamétralement opposés, le premier touchant à la profondeur de l’âme, le second se limitant à la couche externe de la peau. L’un éternel et l’autre superficiel.

Pourtant, un ressort essentiel, la recherche de la beauté, les unit :

L’Art présuppose, même depuis un XXème siècle plus iconoclaste, une recherche permanente et infinie du Beau, que nous reconnaissons par l’émotion esthétique qu’elle fait jaillir en nous.
Le Beau sur des supports multiples : toile, matériaux de construction, ou fréquences sonores. Papier, grand écran, ou scène. 
Le Beau pour des objectifs multiples : satisfaction des sens, message politique, ou catharsis personnelle.
Les philosophes nous apprennent qu’il est quasiment impossible de vivre sans Art, car la recherche de la beauté donne un sens spirituel à nos vies, transcende nos existences, nous différencie des animaux. La naissance de l’homme se superpose à celle de la recherche artistique.

La beauté artistique, c’est la santé de la nature humaine.

 

Or la cosmétique poursuit une recherche similaire, quoique plus étroite, sur l’être humain, sur son apparence. 
La peau est le premier « média » de toute relation humaine, en même temps que la double frontière intérieure/extérieure de l’individu. Nous reconnaissons la beauté cosmétique par l’émotion sociale ou amoureuse qu’elle fait jaillir en nous.
La cosmétique part de l’hypothèse que les traits comptent peu (la beauté humaine est subjective), mais qu’en revanche le soin qu’on apporte à la santé de sa peau permet de renvoyer une image de beauté.

La beauté cosmétique, c’est la santé de la peau humaine.

 

On pourrait ainsi considérer qu’Art et cosmétique sont les deux univers les plus complémentaires qui soient, à travers leur racine commune et éternelle, cette recherche éminemment humaine du Beau.

 

Pourtant, rares sont les occasions de les retrouver ensemble. La publicité cosmétique ressasse les mêmes images et les mêmes messages depuis des décennies – depuis qu’elle se contorsionne pour vendre des formules industrielles pauvres en ingrédients actifs et riches en pétrochimie. De la créativité (parfois), mais pas de démarche artistique.
Certaines marques sponsorisent des expositions ou des concerts, participent à des rénovations architecturales, ce qui est hautement louable.
Pourtant elles sont très rares à avoir embrassé une réelle démarche artistique, à l’avoir inscrite dans leur ADN, ce qui ne peut se faire que d’une seule manière : en donnant un lieu d’expression libre à un artiste.

 

Cosmydor a célébré cette complémentarité Art-cosmétique dès 1891, et à nouveau en 2020.

1891, l’année de réalisation d’une célèbre illustration par Jules Chéret, grand artiste de l’époque, qui influença Alfons Mucha, mais aussi Henri de Toulouse-Lautrec, Georges Seurat ou Pierre Bonnard.
Fidèle à cet ADN artistique, la marque a demandé, 129 ans plus tard, à Grems, l’un des artistes français les plus doués de sa génération, de réinterpréter librement cet héritage stylistique.  
Connu pour son style foisonnant et protéiforme, Grems est un artiste complet qui a su s’affranchir des tics et des tocs du street art et dont les expositions connaissent un succès international.
Grems a réussi, en utilisant les packagings de certains produits de Cosmydor, puis des supports variés et originaux (toiles, meubles, impressions, découpes) à créer des œuvres uniques, marquées par son trait particulier et travaillé purement en noir et blanc, une sorte de clin d’œil symétrique au raffinement du travail de la couleur de Jules Chéret. Une exposition, dans une galerie éphémère, a réuni ces œuvres en février 2020 à Paris.

 

Du point de vue de la marque, il s’agit de bien plus qu’une collaboration à des fins marketing.
Cette recherche commune de la Beauté et du sens que partagent l’Art et la cosmétique représente un moteur essentiel, une inspiration permanente pour Cosmydor.
Nous remercions Grems de lui avoir donné vie avec autant d’imagination et de talent.